Qu’est-ce que le Plan Métropolitain des Mobilités ?

Le Plan Métropolitain des Mobilités, ou appelé P2M, est un document d’urbanisme obligatoire qui doit assurer la planification, le suivi et l’évaluation de la politique de mobilité, et doit associer à l’organisation des mobilités l’ensemble des acteurs concernés. L’objectif est de répondre aux différentes problématiques que ces différent·e·s acteur·ice·s peuvent rencontrer, afin de créer une cohabitation et une organisation efficace des différents modes de transport à trois échelles de temps différentes : fin du mandat en 2026, 2030 et 2040. Il doit contribuer aux objectifs de lutte contre le changement climatique, contre la pollution de l’air, contre la pollution sonore et contre l’étalement urbain. Ce document n’a pas été mis à jour sur le Grand Nancy depuis 2006 (ex-PDU).  Initié en conseil Métropolitain le 8 octobre 2020,  le P2M vise une délibération finale en novembre 2021.

L’intensité des déplacements journaliers d’un territoire à l’autre autour de la Métropole du Grand Nancy montre la nécessité d’agir de manière cohérente. La Métropole souhaite donc construire cette cohérence à l’échelle du bassin de vie nancéien, afin d’y inclure ses 500 000 habitant.e.s.Tout cela dans l’optique d’effectuer à l’horizon 2030 des « transitions écologiques, énergétiques, démocratiques ».

La recherche de transitions démocratiques ?

Les Assises devaient permettre la consultation large des citoyennes et des citoyens. La Métropole a commencé par consulter durant tout le mois de mai les élu⋅es ainsi que les acteurs associatifs et économiques en mettant en place neuf ateliers thématiques en visio-conférence en raison du contexte sanitaire. Le cadrage proposé par le bureau d’étude Bfluid, mandaté pour l’occasion, était la ville « relationnelle ». La ville qui répond à tous les besoins de rencontre des habitants, en plus des fonctions circulatoires de la ville : la ville de la rencontre, la ville du dehors, la ville amie de toutes les générations, la ville de la surprise, etc…  Ensuite, le grand public a été « échantillonné » avec des micros-trottoirs sur les lieux sélectionnés lors des ateliers. De plus, les associations ont obtenu la tenue de deux ateliers supplémentaires en juin sur « les objectifs et indicateurs du P2M » qui, prévenus (volontairement ?) de façon très tardive, n’a pas mobilisé beaucoup de monde, mais dont le contenu était fondamental. Enfin, il est possible à tous les habitants de participer et de s’exprimer sur une plateforme participative  : https://jeparticipe.metropolegrandnancy.fr/processes/p2m/.
Ainsi, la journée du 03 juillet a été pensée comme une « grande journée » présentant des candidatures de lieux jugés importants aux citoyen·ne·s, de sorte à désigner les lieux stratégiques qui seront « traités prioritairement dans le plan de mobilité ».

Dans un interview pour le média ITW, la conseillère métropolitaine en charge des mobilités actives, Laurence Wieser, insiste sur le besoin d’une « meilleure répartition », d’un « partage équitable » qui ne serait « plus en faveur de la voiture », de sorte à penser la ville pour qu’elle soit « tournée autour de la relation et de la biodiversité des gens qui s’y déplacent ».

Une biodiversité de gens mobilisée ?

Les associations du territoire se sont mobilisées lors de ces Assises, pendant les ateliers thématiques et en préparation du 3 juillet. Elles sont inquiètes sur la façon dont la concertation se déroule, c’est pourquoi elles ont publié un appel pour un plan des mobilités élaboré avec les habitants du Grand Nancy, relayé notamment sur le site d’EDEN, « Entente pour la Défense de l’Environnement Nancéien »(https://as-eden.org/ce-samedi-3-07-mobilisons-nous-au-charmois-pour-un-plan-des-mobilites-ambitieux/) Les ateliers thématiques n’ont pas réuni la population escomptée, à la fois concernant le nombre de participants, entre 30 et 40 en moyenne et la représentativité du territoire : pas de commerçants, peu de représentants des acteurs économiques, très peu d’élus des territoires et une bonne représentation des associations. Le 3 juillet a réuni 250 personnes maximum. Enfin, la participation en ligne sur le site reste elle aussi faible à l’échelle du nombre d’habitant.e.s nancéin.ne.s, avec une cinquantaine de participant.e.s et 60 propositions mi-juillet. Cela remet en cause la réussite démocratique  à travers ces Assises de la Mobilité.

Ainsi, une transition induisant des changements profonds dans le quotidien, il est absolument nécessaire d’élargir la concertation, aujourd’hui pas assez ambitieuse et suffisante à l’ensemble de la population du bassin nancéien, tout en laissant un temps nécessaire à l’élaboration du débat. Temporalité qui questionne et inquiète puisque la démarche a été lancée très récemment et le débat public devra avoir eu lieu avant le mois de novembre 2021.

Comment comprendre de cette première phase de concertation que la façon de redéfinir les réseaux et le plan de circulation n’a jamais été évoqué concrètement ? Ce devrait être l’objet central de la discussion, même si le débat et les propositions autour de la ville relationnelle fait aussi sens. La politique des mobilités de la Métropole fait aujourd’hui la part belle à la voiture, ne donne pas au réseau de transports en commun les moyens de fonctionner correctement et délaisse beaucoup trop la place des modes « actifs », la marche, le vélo, etc.

Une deuxième phase des Assises de la Mobilité est prévue en septembre, avec à nouveau un événement public le samedi 18 septembre, durant lequel la Métropole promet des éléments plus concrets et aboutis, sans être plus précis. La séquence s’annonce très courte, ce qui ne laisse pas entrevoir un débat public digne de ce nom.

Pour aider le P2M à prendre une ampleur suffisante, il est toujours possible de réagir sur la plateforme dédiée, mais vous pouvez également signer l’appel lancé par Les Amis de la Terre sur la plateforme suivante : http://www.nancyclimat.fr/appel-65-nancy/ afin d’exiger un Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) ambitieux. 

Le lien entre PCAET et P2M ?

Le P2M (Plan Métropolitain des Mobilités) entre dans le cadre du PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) qui porte donc sur la question des mobilités et de l’habitat. Le PLUI se doit d’être en cohérence avec le PCAET, d’où la nécessité d’avoir un plan suffisamment important pour permettre la mise en place de la transition écologique souhaitée. Il semble donc indispensable que tout le monde se sente concerné, et que les solutions soient trouvées avec tout le monde de manière juste et sociale.

Pour vous investir, vous pouvez donc signer l’appel des Amis de la Terre sur la plateforme NancyClimat.fr, agir sur la plateforme de la métropole pour le P2M, ou encore vous rendre sur le site d’EDEN qui œuvre directement pour la défense de l’environnement nancéien.

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