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Élections régionales, des questions en suspens

Banzek Pics / média jaune de lorraine

Le samedi 12 juin dernier s’est tenue une mobilisation nationale contre les idées d’extrême droite. Face à la banalisation du discours et des actes fascisants, il est important de faire entendre nos voix en nous réappropriant la rue. Localement, les marches des libertés contre l’extrême droite se sont déroulées dans une ambiance bon enfant et sans heurts majeurs. Cependant, nous assistons réellement à une offensive de la droite dure qui tombe le masque et n’hésite pas à frapper fort afin d’obtenir un coup médiatique. Les différentes factions se montrent décomplexées et entament une campagne d’intimidation vis à vis des militants de gauche. Fait inquiétant, le temps de réaction des pouvoirs publics vis à vis de ces attaques nauséabondes (cf, silence du Ministre de l’Intérieur dans l’affaire Papacito). Tribune des militaires, Emmanuel Macron giflé par un membre de l’Action Française, et enfin, l’odieux tutoriel du vidéaste Papacito démontrent que nous avons atteint un point de basculement. Ce dernier est le résultat d’une forme de complaisance médiatique mais aussi d’une politique sécuritaire qui n’a eu de cesse de se durcir. La répression des Gilets Jaunes, l’emploi de LBD qui ont conduit à des mutilations, les violences policières, mais aussi l’arsenal juridique tel que la loi sécurité globale ont ouvert un boulevard aux idées nauséabondes. Point d’orgue, la journée du 19 mai où la gauche a assisté médusée au positionnement sécuritaire du PCF qui a répondu présent à l’appel des organisations policières. Quid de l’union de la gauche qui pourrait permettre un réel barrage contre le Rassemblement National ? Ce dimanche 20 juin sera, une fois de plus, l’occasion de faire face à un choix cornélien. Voter contre car notre pour n’est pas représenté. Enfin, nous pouvons nous poser la question d’un glissement vers la « binarité politique » calquée sur le modèle américain où seuls deux partis principaux constitueraient un choix pour les électeurs. La recette est efficace : faire monter l’extrême droite et l’agiter comme un épouvantail afin que le libéralisme apparaisse comme le garant des libertés individuelles et démocratiques.

Manifestation contre les idées d’extrême droite à Nancy

Autre fait inquiétant, nous avons pu noter une grande absente dans ces enjeux électoraux : l’urgence climatique. L’analyse des programmes démontre une fois de plus que le climat n’est pas une préoccupation principale pour nos futurs dirigeants. Or, les régions bénéficient de compétences qui permettent d’actionner des leviers favorables à une politique de transition écologique. En effet, la région se positionne en tant que « cheffe de file » et coordonne des collectivités (départements, communes, intercommunalités) qui peuvent intervenir de manière ciblée au niveau local. Ainsi, les régions peuvent planifier et fixer les grandes orientations politiques, gérer les biens publics, orienter les décisions dans des projets et gérer des financements. L’analyse présentée ci-dessus à de quoi nous laisser pantois et pour le moins inquiets quant à l’avenir de notre planète. Notons que dans une hypothèse d’un duel En Marche-RN, l’issue serait un désastre pour la question climatique et les politiques de transition écologiques. La justice sociale et l’urgence climatique sont intimement liées. Le résultat de ces élections régionales aura un lourd impact sur notre quotidien mais aussi sur notre avenir.

Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin concernant les compétences des régions, il est possible de consulter l’infographie disponible en ligne.